La désobéissance civile pour survivre et un titre comme un slogan pour la pièce de Franca Rame et du Prix Nobel révolté Dario Fo. Une satire acerbe et truculente de notre société de consommation, d’une actualité déconcertante et à la mécanique burlesque bien huilée.
Dario Fo a arpenté toute sa vie les estrades des usines pour diffuser aux ouvriers son théâtre si drôle, marqué par son engagement sociopolitique. Ni la censure, ni ses divers procès avec l’État et le Vatican n’auront eu raison de son comique ravageur et de son insolence civique. D’abord écrite en 1974, inspirée par les luttes populaires durant les années de plomb en Italie, il réécrit avec Franca Rame une nouvelle version à l’heure de la crise des subprimes. Dans un supermarché, deux femmes en colère s’indignent face à la flambée des prix. L’une d’entre elles décide de rafler tout ce qu’elle trouve, du millet pour canaris à la pâtée pour chiens. Mais où cacher le butin ? La course poursuite s’engage alors avec les gendarmes dans une série de péripéties loufoques parfaitement réglées par Bernard Lévy. Une farce jubilatoire qui interroge nos propres comportements « Comment agir » ?