Vous avez rencontré nos équipes dans la campagne Eux=MC2. Plongez maintenant dans les coulisses du spectacle vivant et découvrez les métiers qui font battre le cœur de la scène.
Quel a été ton parcours avant de travailler à la MC2 ?
J’ai un parcours atypique, car j’étais dans l’animation professionnelle avec un fort intérêt sur l’artistique. J’ai été danseuse dans une compagnie amatrice, j’ai travaillé dans l’animation, dans des écoles, des cantines… La rencontre avec les Céméa (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active) a été décisive dans ma vie. Je me suis beaucoup formée, j’ai passé mon BPJEPS (Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport) pour être animatrice professionnelle avec l’option culture. Vivant jusque-là à Orléans, je suis arrivée à Grenoble pour être chargée des projets de politiques culturelles au Céméa, j’y ai fait de la médiation culturelle et là, ça a été un déclic : c’est ce métier que je veux faire ! Après ce poste, j’ai cherché à rejoindre une structure culturelle. J’ai travaillé un an à l’Odyssée d’Eybens et à la Rampe d’Échirolles avant de rejoindre la MC2 en 2016.
« J’ai à cœur d’aller toujours chercher de nouveaux publics »
Raconte-nous ton métier.
Les relations avec les publics, c’est un métier de cœur, un métier passion. Je suis chargée des relations avec les publics (RP) dans le champ social, c’est-à-dire que je vais à la rencontre de personnes aux parcours difficiles, atypiques pour leur donner accès au spectacle vivant. Cela concerne le milieu de la justice, de la santé, du handicap, de la précarité. Je suis au contact de gens à la rue, qui ont connu des violences, et ce, de la petite enfance à la gériatrie. Je dis souvent que je suis le trait d’union entre une structure (et donc une programmation et des artistes) et des publics. Pour faire ce lien, j’imagine des outils permettant d’accompagner le regard, de comprendre les politiques culturelles. J’organise différents événements : des visites de la MC2, des rencontres autour des métiers du spectacle vivant, des temps de médiation et de sensibilisation avant ou après les représentations, des jeux et d’autres activités. Mon but : aider les gens à avoir les clés pour développer leur propre sens critique. Au total, j’ai 500 contacts tout champs confondus, et environ 200 habitués. Et j’ai à cœur d’aller toujours chercher de nouveaux publics…
Quelles qualités doit avoir une RP ?
Évidemment, être à l’aise en public pour prendre la parole, et aimer le spectacle vivant. Il faut toujours être curieux et en veille pour se nourrir de ce qui se fait, bien connaître comment fonctionnent le théâtre public, les politiques culturelles… Il est important aussi d’être rigoureux et de savoir s’adapter à toutes les situations. Dans ma journée, je peux accrocher une exposition, organiser des rendez-vous, faire des propositions autour d’une programmation, accueillir le public…On est des passe-partout en quelque sorte !
Un souvenir particulier à la MC2 ?
J’en ai beaucoup ! Quand un adolescent qui participe à une visite de la MC2, en montrant bien son désintérêt à l’arrivée, me dit à la fin « vous m’avez fait rêver », je sens que le job est accompli.
J’ai aussi été très touchée par le travail réalisé en danse avec des personnes en situation de handicap dans le dernier projet de Jean-Claude Gallotta Cher Cinéma. Ou quand je vais en prison, c’est toujours un moment marquant.
Quel est ton spectacle coup de cœur cette saison ?
La Distance, de Tiago Rodrigues. Pour le jeu exceptionnel des deux acteurs, pour la scénographie qui apporte à la narration, pour les thématiques universelles d’une relation père/fille, de la curiosité d’une vie ailleurs… C’est un très beau spectacle !