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07/11/2025

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Vous avez rencontré nos équipes dans la campagne Eux=MC2. Plongez maintenant dans les coulisses du spectacle vivant et découvrez les métiers qui font battre le cœur de la scène.

Quel a été ton parcours avant de travailler à la MC2 ?
J’ai suivi le cursus administration du spectacle vivant de l’ENSATT, l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre. C’est une école très spécialisée, autour de tous les corps de métiers du spectacle vivant, et qui délivre des compétences très complexes. La formation compte plusieurs stages longs, que j’ai effectués à la MC2, au TNP de Villeurbanne et dans le cabinet de l’adjoint à la culture du maire de Lyon. C’était passionnant ! Une fois diplômée, j’ai rejoint le CDN de Tours en tant que chargée de production et programmatrice du festival WET°, qui accueille des artistes émergent.es. En deux ans, j’ai organisé la programmation de trois éditions et j’ai accompagné tous les projets du Jeune Théâtre en Région Centre-Val de Loire (JTRC), aussi appelé la Jeune Troupe. En 2023, je suis arrivée à la MC2, en tant qu’administratrice de production, en renfort pendant trois mois, puis en CDI. Ensuite, j’ai eu la joie d’avoir une promotion et de devenir directrice des accueils.

Raconte-nous ton métier.
Je dis souvent que j’ai trois journées en une. Pendant la première, je rassemble les interlocuteurs, je fais beaucoup de coordination, de réunions. Par exemple lors des réunions sur les résidences qui regroupent la production, la technique, la communication et les relations avec les publics. Nous abordons tous les sujets possibles autour d’une résidence pour anticiper au mieux l’accueil et les besoins des équipes artistiques.

Dans la 2e journée, j’ai des échanges directs avec mon équipe. C’est très important que tout le monde ait les mêmes informations sur un artiste : comprendre pourquoi il est programmé, ce que ça raconte artistiquement, politiquement, ce qui fait sens dans le projet de la MC2. On aborde toutes les étapes de son accueil, et aussi le cadre financier, l’administratif, la feuille de route et on étudie les demandes spécifiques. Tous les artistes sont différents et ont des manières de tourner différentes. Notre mission est de garantir le meilleur accueil possible.

Dans la dernière journée, je suis à mon bureau, je travaille sur des dossiers. Je gère les budgets de la programmation et du soutien à la création des spectacles où la MC2 n’est pas directement l’employeur des artistes. La spécificité de mon métier, c’est que je fais souvent le grand écart entre ce qui joue ce soir et ce qui jouera en 2028 ! En ce moment, je travaille beaucoup sur la saison 26-27, sur les aspects calendrier, financier et administratif. Comment arriver à 90 spectacles, au vu du prix des spectacles et de la programmation ? Il faut trouver le juste équilibre financier, et ça passe par plein de simulations budgétaires et de négociations avec toute l’équipe. Bien sûr, le calendrier est travaillé avec le comité de programmation, dont je fais partie. C’est un « Tetris » géant !

« Je fais souvent le grand écart entre ce qui joue ce soir et ce qui jouera en 2028 ! »

Notre secteur est fait d’imprévus et de spécificités, il n’y a pas de routine ! Il faut toujours essayer de correspondre au cadre légal et trouver le meilleur accompagnement. On a par exemple des artistes qui prévoient au plateau des amateurs, des enfants, des animaux… toutes ces idées engendrent des démarches particulières et des subtilités administratives.

Le soir j’assiste aux représentations à la MC2, je représente le comité de programmation auprès des artistes. Je suis là pour montrer notre attention à leur travail et leurs idées. 

Tu es souvent en déplacement aussi.
Oui je suis souvent en déplacement pour assister à des premières ou à des rencontres. Récemment, j’ai fait partie d’un jury d’ARTCENA pour décerner des bourses à de jeunes auteur·ices. L’idée était de mettre en lien des écritures d’auteur.ices avec des metteur.ses en scène :  c’était très plaisant intellectuellement de faire le rapprochement entre différentes esthétiques de différents artistes. Au comité de programmation de la MC2, nous avons des temps d’échanges concentrés sur l’artistique, où nous partageons nos analyses des spectacles repérés ; nous interrogeons les complémentarités de la programmation, les paroles importantes à faire entendre au théâtre aujourd’hui.

 Je suis beaucoup en lien avec le réseau : le réseau professionnel, artistique … C’est très important pour aboutir à une programmation cohérente, aussi avec nos collègues des autres théâtres de la région et d’au-delà. Je suis aussi en lien avec les artistes associé·e·s pour les accompagner sur le développement de leurs projets.  

Quelles qualités doit avoir une directrice des accueils ?
Tout d’abord, une bonne mémoire vu le volume de données et d’activité qu’on traite et le nombre de personnes qu’on rencontre ! Il faut aussi savoir parler des spectacles, transmettre l’énergie de la scène à son équipe, à ses collègues, au public… partager l’amour du spectacle à tout le monde, aux expert.es comme aux gens éloigné.es du milieu. Il faut aussi être patiente tant la MC2 est une énorme machine ! Une affinité artistique met deux ans ou plus à se concrétiser au plateau. Par exemple, la première idée de programmation que j’ai eu à mon arrivée en 2023 est programmée cette saison. Enfin, il faut savoir se projeter, être organisés et rester calme face aux urgences, aux imprévus. Et savoir déléguer à son équipe bien sûr, tout en offrant un cadre et en donnant les bons outils.

Un souvenir particulier à la MC2 ?
J’ai envie d’en raconter deux. Le premier, c’était lors de mon premier concert du dimanche, Le Sacre du printemps dans une version pour piano à quatre mains. Dans le public, il y avait un jeune homme assis à côté d’une dame âgée, et il lui a demandé pourquoi le pianiste avait un assistant. C’est un tourneur de pages, lui a-t-elle répondu, et j’ai adoré sa sidération ! C’est un métier qui existe, incroyable !

Le 2e souvenir marquant était la soirée autour de Dynasties de Sara Forever. On avait organisé une grand fête drag avant et après la représentation, avec la participation de grenoblois.es Stranger Kings et A Corps dissidents. Et ce soir-là, à la MC2, il y avait aussi un concert de musique de chambre, avec un public d’abonnés, un public plus âgé. À la sortie du concert, j’étais agréablement surprise de les voir arriver à la fête drag. Ils sont restés, ont regardé une performance drag, bref ils ont tenté la fête. C’était grandiose !

Quel est ton spectacle coup de cœur cette saison ?
Fugueuses, histoires des femmes qui voulaient partir, un duo composé d’une violoncelliste et d’une comédienne. Ça commence avec l’histoire d’une femme qui va s’enfuir, en voiture, et rouler jusqu’à être bien. C’est un très beau récit qui soulage, et à la sortie, on a vraiment l’impression d’être libérée. C’est sublime.