Sur scène, dix comédiennes donnent un visage et une voix aux femmes qui, dans l’ombre, pendant la guerre, ont fait acte de bravoure. D’après l’œuvre de l’autrice biélorusse Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature 2015, Julie Deliquet nous plonge dans un passionnant théâtre documentaire, 80 ans après l’armistice de 1945.
Printemps 75, dans l’intimité d’un appartement communautaire, Sveltana Alexievitch, jeune reporter, recueille le témoignage d’anciennes camarades du front. De cette matière, l’autrice produira une œuvre majeure sur « l’histoire d’hommes et de femmes, précipités par leur époque dans les profondeurs épiques d’un événement colossal ». En révélant ces échanges sur scène, Julie Deliquet réhabilite le rôle déterminant de ces femmes pendant les conflits armés. En libérant leur parole, ces dernières renaissent à elles-mêmes. Elles se sont tues depuis si longtemps que même leur silence s’est transformé en histoire. La pièce se charge en odeurs, en couleurs, semble voyager et remonter le cours du temps. Fidèle à son théâtre de troupe, la metteuse en scène réunit dix comédiennes, de générations différentes, qui donnent à ces anciennes combattantes une justesse et une densité bouleversantes.