Le Quatuor Ébène et l’Orchestre Français des Jeunes s’associent pour un programme exceptionnel, mêlant l’intensité et l’exigence de la musique de Beethoven à la modernité réjouissante de John Adams, dans une œuvre en hommage au grand maître.
Ludwig van Beethoven s’est emparé du genre du quatuor à cordes à trois reprises dans sa vie, offrant à la postérité seize monuments de l’histoire de la musique. Le Quatuor n°8 (1806) est composé dans une période marquée par son engagement révolutionnaire, ses amours malheureuses et son combat contre la surdité. À l’image d’une vie chaotique, cette œuvre se révèle d’un grand dramatisme, de ses deux premiers accords incisifs suivis d’un silence pesant jusqu’à la course haletante du presto final. La Grande Fugue (1825), parfois surnommée « le 17e Quatuor », devait être le dernier mouvement du Quatuor n°13, refusé par l’éditeur Artaria. Dans cette partition grandiose et vertigineuse, la polyphonie et l’art de la variation atteignent des sommets de maîtrise. Absolute Jest de John Adams (2012) est un concerto pour quatuor à cordes et orchestre parsemé de citations de Beethoven. On y reconnaît notamment le scherzo de la Symphonie n°9, les Quatuors n°14 et n°16 et la Grande fugue, autant de « tatouages » musicaux qui structurent la partition. Une œuvre remplie de la gratitude et de l’amour d’un maître de notre temps envers son prédécesseur.