En langue quechua, celle des origines de Tiziano Cruz, Wayqeycuna signifie « mes frères à moi ». C’est cette culture que l’artiste argentin, bouleversant d’humanité, nous invite à découvrir à travers un spectacle conçu comme un rituel. Inoubliable.
Originaire de la province de Jujuy, à l’extrême nord de l’Argentine, Tiziano Cruz nous entraîne dans un voyage qui commence par le tintement d’une cloche. S’ensuivent des récits et des images de montagne. Plus tard, des rituels autochtones qu’il restitue sur scène. Puis viennent des gestes issus de rituels autochtones, qu’il restitue sur scène avec une grande simplicité : dérouler un tissu, disposer sur une table des corbeilles de fruits, des petits pains cuits autrefois en l’honneur des morts. Des gestes simples, précis, qui apparaissent comme un contre-modèle à la violence du monde. Dans cette célébration intime où s’exprime aussi le deuil d’une sœur disparue, l’artiste puise dans la tradition une force tranquille à opposer à la réalité de l’exploitation capitaliste, de l’autoritarisme politique et du colonialisme culturel. Aux rapports de force du monde, il substitue — le temps d’une performance — la douceur, la réconciliation et un profond sentiment de communauté. On accompagne Tiziano Cruz comme on assisterait à une cérémonie, suspendus à la beauté de sa présence.