Emmené par Jean-Christophe Meurisse, la compagnie Les Chiens de Navarre fonde son travail sur l’écriture de plateau, la prise de risque et la liberté maximale des interprètes. Il en résulte des œuvres désopilantes qui en disent long sur notre humanité. Voici leur nouvel opus : une exploration de la machine judiciaire française.
Trépidante compagnie à l’humour corrosif, la meute des Chiens de Navarre convertit les zones sensibles de la société en terrain de jeu et de bataille. On se souvient de leur venue à la MC2 avec La Vie est une fête en 2022. Coups de gueule et dérapages explosifs fondent la matière de ce théâtre dadaïste à l’humour vache et salvateur. Dans cette veine d’irrévérence à haute dose, I will survive déambule dans les couloirs d’un Palais de justice, suivant de près deux procès. Celui d’une femme ayant sauvagement tué son mari après avoir subi des violences physiques et sexuelles de sa part durant des années. Celui d’un humoriste célèbre, auteur d’une blague fort malheureuse sur les violences faites aux femmes durant l’une de ses chroniques quotidiennes sur une station de radio populaire. Ces deux affaires enflamment le pays entier et viennent poser cette question décisive : ce qui est légal est-il toujours juste ? Comme toujours chez les Chiens de Navarre, si la réponse passe avant tout par le rire et la dérision, elle n’en éclaire pas moins les tourments de notre société et ses contradictions.