Figure incontournable du théâtre jeune public, le metteur en scène Olivier Letellier invente ici un véritable « western à suspense » teinté de légendes amérindiennes. Il nous offre un spectacle foisonnant, sorte de conte initiatique rempli de symboles et d’humour.
Inspiré de Holes (Le Passage), roman américain de Louis Sachar, La Mécanique du hasard raconte un rocambolesque récit de transmission intergénérationnelle, qui nous embarque au milieu du désert texan pour suivre Stanley Yelnats. Cet adolescent a été envoyé dans un camp de redressement pour creuser des trous au fond d’un lac asséché. Mais soudain, de ces cavités surgissent ses héritages familiaux : l’histoire de son abominable arrière-arrière-grand-père, un vaurien qui, après avoir volé un cochon à une tzigane unijambiste, s’était vu jeter un mauvais sort en guise de vengeance ; celle de son père inventeur, qui s’acharne à recycler de vieilles baskets. Des histoires parallèles, à un siècle d’intervalle, que l’on découvre étrangement liées par des indices savamment distillés tout au long du récit. Si la pièce nous rappelle que chacun doit affronter ses peurs pour prendre en main son destin, elle nous révèle aussi que c’est grâce aux amitiés que l’on traverse les épreuves et que l’on se sort du trou.