Vous avez rencontré nos équipes dans la campagne Eux=MC2. Plongez maintenant dans les coulisses du spectacle vivant et découvrez les métiers qui font battre le cœur de la scène.
Quel a été ton parcours avant de travailler à la MC2 ?
Je viens de l’enseignement. J’étais professeure de lettres dans l’enseignement secondaire avant de passer les concours de la fonction publique d’État. En devenant attachée d’administration d’État, je suis passée de la salle de classe aux coulisses du système éducatif, et j’ai pris conscience des défis que rencontre l’administration. Après plusieurs postes, j’ai rejoint la composante Santé de l’université de Grenoble en tant que cheffe du service financier, puis également des ressources humaines. C’est une très grande composante de l’université, avec environ 10 000 étudiants. J’ai alors compris que je souhaitais m’impliquer autrement dans l’institution : je retrouvais le sens du collectif et des missions d’intérêt général, des valeurs fortes pour moi. Aux côtés de la Directrice administrative, j’apportais mon expertise aux Doyens, car les études de santé étaient en pleine réforme. J’étais en contact avec personnels hospitalo-universitaires et des laboratoires de recherche d’excellence, je devais faire preuve de compréhension pour ces équipes qui avaient toujours en tête des projets, des idées, des transformations. C’était passionnant et très formateur ! J’y suis restée sept ans. Puis, j’ai été contactée par un cabinet de recrutement au sujet d’un poste à la MC2. Ce poste comportait des missions au service de la collectivité, l’accompagnement des équipes et la dimension organisationnelle, en parfaite adéquation avec ce qui me tient à cœur ! J’ai pris conscience que je voulais franchir une nouvelle étape dans ma carrière. Pour moi, la culture est synonyme de rencontres, de diversité, d’émotions… C’est aussi une mission d’intérêt général, et la MC2 est un établissement public ambitieux, animé par la volonté d’être une institution en mouvement, avec une forte dynamique d’innovation. J’ai ainsi rejoint la MC2 le 1er septembre 2023.
Raconte-nous ton métier.
Le poste de directrice générale des services est encore peu connu dans les établissements culturels. À ma connaissance, il n’existe que très rarement, peut-être uniquement à la Comédie-Française, ou presque… Il s’apparente au poste de directeur délégué ou directeur exécutif des entreprises. Sa mission consiste à transformer le projet en actions concrètes, en étant en lien avec les partenaires, les institutions, les élus et les équipes. À la MC2, j’aime dire que je suis la chorégraphe du collectif et des synergies. J’ai plusieurs missions et responsabilités : mettre en œuvre la stratégie, manager les équipes de direction, impulser des axes d’améliorations et d’innovations, gérer les ressources, représenter l’établissement, et veiller à la conformité juridique de l’établissement selon son statut d’EPCC (Établissement public de coopération culturelle).
« Le job impose une vision au-delà de l’année en cours, à 4/5 ans »
Ça, c’est la théorie. Sur le terrain, il faut que tout soit fluide, que les artistes et les équipes travaillent dans de bonnes conditions, que le cadre sécurise le projet et le public. Il faut que la transversalité opère pour concrétiser les objectifs avec les différentes directions. Le job impose une vision au-delà de l’année en cours, à 4/5 ans, d’autant qu’il y a beaucoup d’incertitudes financières. Je dois me projeter et lancer des trajectoires qui seront partagées avec les équipes. Je dois aussi regarder ce qui se fait ailleurs… C’est un travail dans l’ombre, que personne ne voit, mais qui est impossible sans l’équipe. C’est central : je m’appuie sur des personnes qui ont des compétences « métier » et des expertises de terrain. Enfin, je suis membre du comité stratégique avec le directeur de la MC2, Arnaud Meunier et le directeur technique, Patrick Morilleau.
Quelles qualités doit avoir une DGS ?
La première qualité, c’est d’être à l’écoute. Pour transformer, il est essentiel d’avoir écouté les équipes, intégré leurs retours et compris en profondeur la réalité du terrain. Il faut également savoir faire preuve d’un juste milieu entre le cadre et la souplesse pour ne pas freiner la dynamique de l’établissement. Il est important aussi d’avoir de l’audace : accepter la prise de risques et prendre de la hauteur. Évidemment, il faut avoir envie de travailler avec les autres ! Avoir un esprit collaboratif et accepter le regard d’expertise des autres car on ne décide pas seul. C’est très important ce collectif et cette synergie.
Un souvenir particulier à la MC2 ?
J’en ai plusieurs ! Le plus impressionnant, c’est la richesse du milieu et du collectif, la diversité de ce qu’on fait ici et des personnes que l’on côtoie : des équipes artistiques, techniques, des intermittents, le public, les groupes scolaires… La Maison fait 22 000 m2, c’est fascinant quand on arrive ! Je me souviens particulièrement de ma première visite de la salle Georges Lavaudant : la cage de scène, en haut, en bas, en dessous, cet univers est remarquable !
J’ai beaucoup d’autres souvenirs en commençant par la production du spectacle deMartin Fourcade, jusqu’aux fêtes, avec le ball voguing par exemple… Ce poste m’a énormément enrichie, m’a sortie de ma zone de confort. C’est le plus excitant ! J’ai toujours quelque chose à raconter et partager sur la MC2, c’est vraiment stimulant.
Quel est ton spectacle coup de cœur cette saison à la MC2 ?
Les Sœurs Hilton, que j’ai vu à Malraux, à Chambéry. J’ai beaucoup aimé. J’ai été bluffée par les interprètes, vraiment subjuguée par ce rendu réaliste des deux actrices, et ces questions de sororités, du corps. Christian Hecq livre ici une mise en scène visuellement riche.