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Adaptation d’un court texte de jeunesse de l’écrivain suisse Robert Walser, Der Teich (L’Étang) expose au regard les plis et replis d’une histoire d’amour filial, en distribuant les rôles entre deux comédiennes, Kerstin Daley-Baradel et Adèle Haenel, et quinze poupées.

L’Étang, un drame familial, se profile simplement, ne seraient-ce deux étrangetés qui le distinguent du reste de l’œuvre de Robert Walser (1878-1956) : c’est un texte “privé” que le jeune écrivain avait offert à sa sœur et l’unique qu’il écrira jamais en suisse-allemand. C’est l’histoire d’un jeune garçon qui se sent mal aimé par sa mère et simule, au comble de son désespoir, un suicide pour vérifier l’amour qu’elle lui porte. Tout se termine (trop) bien mais quels sont vraiment les enjeux ici ? Qu’est-ce qui se joue entre les lignes et sur scène ? Quelles sont les différentes strates de langues, des narrations aux paroles, formulables ou non, qui composent notre perception et notre compréhension?

Ces questionnements – depuis longtemps au cœur du travail de Gisèle Vienne – se déploient d’une façon à la fois limpide et sophistiquée. Limpide par une fidélité au texte, joué dans la traduction allemande de Klaus Händl et Raphael Urweider. Sophistiquée par le dispositif : Adèle Haenel et Kerstin Daley-Baradel incarnent respectivement un et deux personnages tout en prêtant leurs voix aux autres, figurés par quinze poupées. Sur le plateau, les huit scènes et les dix-sept corps sont exposés en permanence. Comme dans Crowd, coexistent ici plusieurs réalités et temporalités, intériorité et extériorité. Bousculant les conventions du théâtre et de la famille, Der Teich pose notamment la question, dont la simplicité fait vaciller, de ce que l’on voit.

 

Avec Kerstin Daley-Baradel et Adèle Haenel