Stanislas Nordey revient avec sa mise en scène jubilatoire de L’Hôtel du Libre-Échange de Feydeau, créée la saison dernière à la MC2. Il y dirige treize comédiens et comédiennes dans une mécanique théâtrale implacable, entre fantaisie délirante et précision horlogère, assumant pleinement le plaisir du vaudeville avec joie et intelligence.
La pièce, sommet de drôlerie, suit les pérégrinations de deux couples d’amis pris dans une spirale adultère effrénée. Viennent s’ajouter, pour corser l’affaire, Mathieu, un ami de la famille, personnage pivot de cette absurdité : il bégaie par temps d’orage mais s’exprime parfaitement par temps sec ; Maxime, un jeune homme vierge courtisé par Victoire, la femme de chambre ; sans oublier les commissionnaires, les policiers et les employés farfelus de l’Hôtel du Libre-Échange, le bien nommé. Le génie de Feydeau réside dans sa manière de faire voler en éclats toutes les règles de la logique, tout en peignant des situations amoureuses d’une grande complexité. Sans cesse, les cartes sont rebattues. Dans la mise en scène de Stanislas Nordey, toute la folie du dramaturge se déploie de manière hilarante : un décor en perpétuelle transformation, des costumes surréalistes, des mouvements chorégraphiés et, surtout, une troupe d’acteurs extravagants et tout simplement géniaux.