Monter La Mouette de Tchekhov à la manière des comédies musicales de Broadway n’est pas chose simple. Ou comment convaincre quand une idée est totalement irréalisable. Cela tient de la gageure ou de la persévérance. Question de points de vue.
L’ambitieux projet est porté par un metteur en scène aux moyens des plus modestes. Et il se débat le bougre pour le concrétiser ! « Ne te désespère pas… Tout va s’arranger », pourrait-on lui dire. Entouré de comédiens loufoques, plus ou moins expérimentés, il tente de leur apprendre à chanter avec une cantatrice particulièrement exigeante. Et se lance pour défi de leur transmettre les rudiments de la danse avec un acteur improvisé chorégraphe. Mais à quelques heures de l’Opening Night, les impossibles et les malentendus vont-ils se dénouer ? Grégory Faive invite le spectateur à passer de l’autre côté du miroir. Il voit comment la pièce se crée, et espère, autant que le metteur en scène, que tout collera le jour J. Ce qui est moins sûr. Car imposer les codes de la comédie musicale à une grand oeuvre littéraire tient de l’absurde. Ce qui ne nous empêche pas de nous attacher à ces comédiens d’un jour car « tout va s’arranger ». Enfin, presque.
Avec Anne Castillo, Luc Cerutti, Grégory Faive, Léo Ferber, Emilie Geymond, Bénédicte Lesenne, Chris Sahm et Kevin Sinesi