La metteuse en scène Olivia Corsini adapte pour la scène des nouvelles de Raymond Carver sur la fin du rêve américain. Des textes puissants et prophétiques qui résonnent singulièrement avec nos temps troublés.
Dans ses nouvelles, l’écrivain Raymond Carver décrit l’Amérique des années 1970, après l’âge d’or, au moment où l’American way of life vacille et une réalité́ sociale plus sombre transparaît. Ses textes témoignent des dérèglements d’humeurs et des pertes de repères que vivent ses contemporains, alors que cette même vague de spleen engendrée par la société matérialiste nous atteint à notre tour. De ces histoires vertigineuses d’ellipses, de mystères et d’irrésolus, Olivia Corsini propose une adaptation théâtrale splendide. Dans un décor qui fait penser à un tableau d’Edward Hopper, on devine la profonde solitude des personnages. Ceux-ci vivent dans leur monde figé, entourés d’objets qui restent dans des intérieurs isolés. Sans connexion entre eux, femmes et hommes voient leurs destins leur échapper et leurs vies se diluer dans un quotidien aliénant. Sur scène, une équipe d’interprètes de haut vol incarnent ces êtres qui arrivent à un moment clef de leur vie : à l’heure où tout peut basculer…