La Nuit se lève

Réunies à l’occasion d’une soirée en hommage à une amie défunte, cinq femmes vont voir resurgir leur passé. De ce sujet douloureux et sans jamais tomber dans le pathos, Mélissa Zehner, signe une fiction théâtrale bouleversante, inspirée du podcast Ou peut-être une nuit de Charlotte Pudlowski sur la structuration du silence. 

À travers leurs portraits et les relations qu’elles tissent et détissent entre elles, cinq femmes s’immergent dans un passé trouble qu’elles ont toujours préféré oublier. Mélissa Zehner convoque le pouvoir des mots et de la musique pour nous embarquer dans les méandres de cette mémoire traumatique. Elle compose, avec délicatesse et parfois même avec humour, une narration qui sonne infiniment juste. La puissance de ces femmes réunies sur le plateau nous cueille au plus profond de nous-mêmes et dénonce, avec justesse, la fabrique du silence qui entoure l’inceste.

Rencontre publique avec Gisèle Vienne

La metteuse en scène, plasticienne et chorégraphe Gisèle Vienne a l’art de brouiller les pistes. Aux côtés de ses interprètes – dont l’actrice Adèle Haenel – une marionnette à taille humaine vient ajouter au trouble. Ensemble, ils nous plongent dans un rêve éveillé.

Après L’Étang, Gisèle Vienne poursuit, avec cette nouvelle création, son travail sur les systèmes de perception et déplie les strates qui composent les fragments d’une vie. À la fin de la nuit, après une fête, une sœur et son frère, adultes, se retrouvent. Vingt ans auparavant, dans un contexte familial violent, le lien fusionnel entre les deux enfants s’était trouvé brutalement déchiré par un drame. Le passé, le présent, le futur anticipé, le souvenir, l’imagination, autant d’éléments vont former l’intensité du moment présent et en dévoiler toute la densité.

Spécialités théâtre

Partenaire historique des spécialités théâtre, la MC2 apporte son expertise avec des artistes intervenants professionnels et accompagne les spécialités théâtre dans la conduite des ateliers jusqu’à la présentation des travaux de fin d’année.

Pour cette année 2022-23, les élèves de Terminales ont travaillé sur, Le Soulier de satin de Paul Claudel et Richard III de William Shakespeare. Les élèves de première ont pu explorer La Nuit des rois de William Shakespeare ou encore Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès. En complicité avec le CCN, les élèves en spécialité danse de Stendhal se joignent à leurs camarades.

De nombreux intervenants ont accompagné ces élèves au long de cette année : Victor Mazzilli, Chloé Schmutz, Claudine Sarzier, Florent Barret-Boisbertrand, Jean-François Matignon, Stéphane Piveteau et Elsa Imbert, également coordinatrice artistique.

Le mardi 23 mai, ce sont les Terminales du Lycée Stendhal qui présenteront les travaux de l’année en complicité avec les élèves en option danse, sous la direction des enseignants Alix Brunet et Adrien Brinster.

Le mercredi 24 mai, ce sera au tour des élèves en 1ère du Lycée Stendhal de présenter les explorations théâtrales de l’année en complicité avec les élèves en option danse, sous la direction des enseignants Olivier Spony et Virginie Debet.

Enfin, le jeudi 25 mai, les élèves de l’Externat Notre-Dame clôtureront l’année avec une soirée dédiée à William Shakespeare, sous la direction de leur enseignante Magali Mispelaere.

Bunker

« Initier une réflexion sur le monde qui nous entoure et questionner nos enfermements. Imaginer une œuvre pour les jeunes actrices et acteurs de la promotion 31 que j’ai accompagnés pendant 3 ans.

J’ai donc fait appel à Baptiste Amann pour leur écrire une pièce. Notre envie est d’explorer, dans un huis clos, les coulisses d’une guerre. Comme les coulisses d’un théâtre dont ils ne verraient jamais le spectacle. Les personnages, que nous imaginons comme des figures, n’auront écho de cette guerre que par son grondement et ses silences. Mais que savons-nous vraiment de cette guerre ? Existe-t-elle ?
Comment cette micro société fera-t-elle face à cette crise les obligeant à cohabiter dans un abri ? Qu’est-ce que cette situation révélera de sa nature profonde ? Comment fera-t-elle pour conjurer la peur ? ». Adama Diop, parrain de la promotion 31.

« Parfois je me demande si nous ne sommes pas des idées qui cheminent avec effroi dans l’antichambre d’un cerveau fou ; si le paysage qui s’illumine sous les bombes là-haut n’est rien d’autre que l’épiphanie d’une conscience exaltée dont nous serions devenus la part refoulée ; si nous ne vivons pas nos cauchemars à l’envers ; si désormais nous n’habitons pas l’inconscience du monde… » Baptiste Amann

Adama Diop présentera une création plus personnelle avec Fajar du 23 au 25 janvier 2024 à la MC2: Grenoble

Mokado

Après un premier album, un EP accompagné de remixes et de nombreux concerts (Zénith de Paris avec Worakls, tournée avec Thylacine, Point Éphémère, Badaboum  et Maroquinerie complets…), Mokado présente son nouvel album Maskoj.

Toujours aux commandes de sa techno mélodique jouée au marimba, le jeune producteur parisien continue ses explorations musicales. Structuré autour de 9 masques traditionnels originaires du monde entier, Maskoj se compose d’autant de titres électro inspirés de leurs mythes et récits légendaires. Tantôt guerriers, mystiques ou charmeurs, ils nous entrainent dans une danse effrénée où s’entremêlent boîtes à rythmes UK garage, synthétiseurs analogiques et instruments folkloriques.

Vestiges

Ecriture collective d’un texte jeune public avec les élèves du Cycle d’Enseignement Professionnel Initial (CEPI) du Conservatoire de Grenoble, en partenariat avec l’Espace 600.

Un groupe de jeunes s’interroge sur ce qu’il restera de leur génération ; celle du “c’est déjà trop tard”, dernière cohorte du “ profitons-en ” ?  Vestiges nous entraine alors quelques siècles plus tard, sur la trace d’anthropologues qui visitent l’étrange réserve de Grenoible (oui vous avez bien lu), site de préservation de la société occidentale du XXIe siècle : l’occasion de regarder avec humour notre manière de vivre, ses absurdités et ses contradictions.

Made in Grenoble

Venez découvrir la chorégraphie participative de Joanne Leighton construite avec et pour les habitants de la métropole grenobloise. Accompagné d’une création sonore de Peter Crosbie et d’une structure gonflable, le paysage humain à grande échelle va envahir le Jardin des dragons et des coquelicots.

Adepte des mouvements d’ensemble, de gestes simples telle la marche, de la recherche du dissemblable dans le même collectif, la chorégraphe belge d’origine australienne active le lien social de la danse. Une ouverture d’esprit qui l’a conduite à inventer un nouveau mode participatif avec Made in… Après Nancy, Fribourg, Lausanne, La Havane ou encore Copenhague, elle investit la MC2 et rallie 99 habitants de tout horizon à sa troupe de 5 danseurs pour une performance transmise en 20h d’atelier et donnée in situ. Made in Grenoble, une expérience immersive qui permet d’appréhender des espaces sous un nouvel angle.

Chile Despertó

Le photographe Alejandro Gallardo, plus connu sous son nom d’artiste Gary Go, est un habitué de la scène musicale chilienne hardcore. Sa signature : une prise de vue directe, en premier plan, des clichés qui racontent une histoire et véhiculent de l’énergie pure. Le 18 octobre 2019 marque le commencement d’une révolution sociale au Chili, à laquelle Gary Go a voulu participer.

« Je n’avais jamais photographié de manifestations, alors que j’avais toujours eu envie de le faire. C’est la pudeur qui m’avait freiné. Je regardais ces événements de loin plutôt que d’y participer activement. Mais comment aurais-je pu manquer l’occasion de témoigner de ce moment historique si important ? C’était pour moi un défi photographique, qui m’impliquait personnellement, et un soutien face aux revendications citoyennes. »

Autant dans les salles de concerts que dans les rues de Santiago, Gary Go se qualifie de photographe « actif ». L’artiste a choisi d’utiliser un unique objectif de 35 mm, pour capter des instantanés, sur le vif.

« Pour photographier des manifestations citoyennes, il faut aller au front, se rapprocher des manifestants et ressentir l’énergie qu’ils dégagent. Dans la rue, j’ai remarqué la grande diversité des personnes présentes, le soin qu’elles avaient apporté à chaque détail de leurs tenues. Le choix, très inventif, de vêtements qu’elles ont souvent fabriqués elles-mêmes, est un signe fort d’expression personnelle. Il y a toutefois un dénominateur commun : la capuche. En décidant de la porter, les citoyens perdent une partie de leur identité pour incarner quelque chose de plus grand, de plus collectif. »

Photographier des manifestants face à la brutale répression de certains policiers n’est pourtant pas sans risque, ni pour la personne derrière l’appareil photo, ni pour celle qui se trouve devant.

« Les forces de l’ordre ont voulu voler ou casser mon matériel, mais grâce aux nombreuses protections que j’avais mises, ils n’y sont pas parvenus. Après cette agression, j’ai ressenti beaucoup de colère et d’impuissance, mais j’ai réussi à transformer ce sentiment en gratitude car cela aurait pu être pire. J’ai également reçu de nombreux messages d’affection et de soutien, tant d’amis proches que d’étrangers. J’ai quand même été dans l’obligation de m’autocensurer, à la fois au moment de la prise de vue et au montage. Je veille toujours à ce que les personnes que je photographie ne soient pas complétement reconnaissables et qu’elles aient le visage couvert. Par peur que les manifestants soient criminalisés, je me suis abstenu de photographier certaines situations. Parfois, j’ai même édité ou supprimé des détails comme des tatouages, pour protéger leur identité. »

Cette exposition regroupe une sélection de clichés poignants qui témoignent de l’engagement effréné de centaines de milliers de citoyens en lutte pour l’obtention de droits sociaux, mais il y a en a une que Gary Go affectionne particulièrement.

« Le 25 octobre, lors de la plus grande marche citoyenne, j’ai escaladé le monument Baquedano sur la Plaza Italia, à Santiago du Chili. Du haut de la statue, j’ai vu les manifestants allumer des fumigènes, des téléphones portables. J’ai ressenti un esprit de fête et de joie. Tout le monde vibrait pour les mêmes raisons. Parce qu’un jour de résistance se célèbre, toujours. L’image que j’ai pris à ce moment là montre un manifestant avec une capuche, encourageant la foule depuis le haut du monument. J’aime profondément cette photo car elle reflète l’élan collectif d’un mouvement solidaire, et à quel point cette journée était importante. »

Exposition mise à disposition par l’Estive, scène nationale de Foix et de l’Ariège