La devise de Chineke! : défendre le changement et célébrer la diversité dans la musique classique. Exclusivement composé de musiciens issus de minorités ethniques de 31 pays européens, cet orchestre anglais, acclamé par le public et adoubé par de grands chefs, nous livre un Nouveau Monde et plus encore.
Aux côtés de l’une des plus grandes pièces du répertoire, la Symphonie que Dvořák composa à New York et qu’il dédia au Nouveau Monde, Chineke! rend hommage au génie musical de compositeurs trop longtemps ignorés. Samuel Coleridge-Taylor, George Walker et Florence Price ont marqué leurs époques, par la musique bien sûr, mais aussi en ouvrant les portes des conservatoires, des salles de concert et des universités anglaises et américaines à des musiciens issus de la diversité. Grâce à l’engagement sans faille du Chineke! Orchestra, influences du classique, du swing, du jazz, des musiques populaires se mêlent dans ce concert de métissage des deux rives de l’Atlantique. Un programme à l’image des missions universalistes que s’est donné l’orchestre qui offre un aperçu inouï du « nouveau monde » dont la discrimination positive est le cœur, qui s’ouvre aujourd’hui dans la musique classique.
Jean-Baptiste Lully ou Ludwig van Beethoven ont joué en leur temps un rôle politique considérable. La musique pourrait-elle apaiser les conflits et devenir un instrument de paix? Le Quatuor Béla a la modestie de croire qu’elle permet tout au moins de rassembler et supporter. Avec l’invitation de la harpiste star Valeria Kafelnikov, et la commande à la compositrice Anna Arkushyna, il célèbre les liens entre la France et l’Ukraine dans la création.
Quoi de plus naturel que ce mariage sonore entre les cordes frottées du quatuor et celles pincées de la harpe pour figurer les miroitements de la lumière au travers des feuillages, des nuages et de l’air. Dans la musique française du début du XXe siècle, tout n’est que délicatesse, fluidité et nuances de couleurs. Le jeune Ravel signe dès son premier essai un chef-d’œuvre délicat avec son unique quatuor. Dans des pages lumineuses, Debussy convoque la force d’une vague, les échos d’une cathédrale engloutie ou la beauté impavide d’un jardin japonais. André Caplet nous projette dans l’univers mystérieux et inquiétant d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe avec la pièce la plus spectaculaire du répertoire pour quatuor et harpe. À ces trois intemporels de la musique française, le Quatuor Béla associe une création de la compositrice ukrainienne Anna Arkushyna.
Trois pièces, trois univers chorégraphiques aux signatures inimitables : le duo Sharon Eyal et Gai Behar, Medhi Walerski et Crystal Pite. Telle est l’équation proposée par le Ballet BC de Vancouver, pionnier depuis 1986 sur la scène internationale.
Intercalé d’entractes, Triple Bill s’articule autour de créations variées et complémentaires. Inspirée du Quintette en la mineur op. 14 de Camille Saint-Saëns, GARDEN de Medhi Walerski, actuel directeur artistique du ballet, est une œuvre mélancolique et raffinée pour dix danseurs. Entre théâtre et danse, The Statement raconte la violence des jeux du pouvoir au travail. Crystal Pite, chorégraphe majeure des dernières décennies, y réunit quatre interprètes autour d’une table de réunion faussement réaliste. Aussi hypnotique que décalée, Bedroom Folk joue enfin des concordances entre mouvement, lumière et musique électronique d’Ori Litchik. Créée par Sharon Eyal et Gai Behar, cette pièce percutante est emblématique des tournées mondiales du ballet.
Des pans de murs en béton qui avancent, des pétards qui claquent, des sacs de farine qui tombent… Et cinq circassiens joueurs, drôles et rusés. Quelque chose entre l’art de l’esquive et l’amour du risque.
Face à l’imprévisible, les acrobates aguerris du Galactik Ensemble explorent en direct ces instants limites où le contrôle échappe. Dans une mise en scène millimétrée et une chorégraphie implacablement rythmée par l’évitement d’éléments hostiles, Optraken décline, entre cirque et théâtre, une succession de dérapages et de risques d’effondrement. Au-delà de leur élégante manière de contrer les lois de la gravité, ces cinq-là transforment le plateau en véritable champ de bataille et tirent de la force du collectif de sidérants moments burlesques dans une joyeuse entropie.
Passé maître dans l’art de l’illusion, Étienne Saglio nous plonge à chacun de ses spectacles dans un monde onirique d’une rare beauté. Nous voilà dans une forêt envoûtée et envoûtante, peuplée de bêtes et de mystères. Un dédale émotionnel propice à la rêverie et au réveil de nos peurs enfantines.
Dresseur de fantômes, enchanteur de loups, Étienne Saglio reboise notre imaginaire en transformant la scène en paysage immersif et sensoriel. Sous-bois en perpétuelles transformations, projections d’hologrammes, matières vivantes et manipulations… il fait tanguer nos repères et s’évader nos esprits. Dans un monde devenu trop propre, un homme devient myope. Il s’occupe de son ficus quand une souris s’immisce dans sa vie. Tout d’un coup, les plantes se rebellent. Un damier gigantesque se transforme en forêt. La nature se rappelle à lui et l’emporte en balade au clair de lune à la rencontre d’un bestiaire fantastique. Une invitation fabuleuse à sortir des sentiers balisés pour interroger notre rapport à la nature, aux animaux et à l’enchantement. Promenez-vous dans les bois !
Deux seuls en scène, deux Molière ! Après S’il se passe quelque chose récompensé en 2017 et un détour au cinéma, Vincent Dedienne revient sur les planches avec une série de personnages drôles et décapants dans Un soir de gala, Molière de l’humour 2022.
Qu’écririez-vous à l’adolescent que vous étiez si vous deviez lui envoyer une carte postale ? C’est sur cette question improbable que le comédien débute son nouveau seul en scène. Il y incarne, sur un ton doux-amer, une galerie de portraits excentriques, reflets de notre époque. Comme Paul, le retraité passionné par les enterrements, ou bien ce journaliste accro à l’actualité. Des personnages tendres et absurdes à travers lesquels il raconte sa nostalgie de l’enfance et du temps qui passe.
Buffet dressé, lustres en cristal et tenues de soirée exigées, Hip Hop Opening investit une soirée mondaine pour mieux déstructurer ses codes. Retour vers le futur du mouvement hip hop et hommage à sa force plus que jamais festive et subversive. En piste pour la pure joie d’être ensemble et de danser !
Une fête entre amis, une ambiance un peu guindée. Entre flûtes à champagne et serveurs sapés, l’ennui n’est pas loin de pointer son nez. Rien n’a été oublié, pas même le DJ. Soudain, le hip hop surgit et s’empare des corps. Et les dix danseurs alternent battles et solos, scènes de groupes et instants suspendus dans une apparente désinvolture et une grâce renouvelée. Membres du collectif FAIR-E à la tête du Centre chorégraphique national de Rennes depuis 2019, les chorégraphes Bouside Ait Atmane et Saïdo Lehlouh célèbrent la grammaire disruptive des chants et des danses urbaines. Sur fond sonore de voix, verres et assiettes, la contre-culture affirme sa vivacité et sa créativité aujourd’hui.
À destination des années 80, cette néo comédie musicale pour 14 danseurs dessert les tubes lancinants et pop de Tears for Fears. Le train d’Emanuel Gat comporte un accès direct à des références baroques et des contrepoints émotionnels. Un métissage chorégraphique exaltant.
À l’image des élégants costumes dessinés par l’un de ses danseurs, Thomas Bradley, LOVETRAIN2020 est une ode à l’exubérance et à la déconstruction, aux influences diverses et aux possibilités infinies de récit. Dans un dialogue excentrique entre musique et mouvement, lumière et scénographie, le chorégraphe israélien poursuit son travail exigeant de renversement de perspective et de recherche de beauté. Scènes de collectif succèdent à duos et quatuors pour une performance aussi raffinée que généreuse. Sans jamais nier le bonheur immédiat partagé sur le plateau, Emanuel Gat livre une réflexion lyrique sur l’individu et le groupe, en écho à la force utopique et au groove épique des compositions de Tears for Fears.