Orchestre national de France

Il était une fois, l’orchestre français le plus prestigieux, notre Orchestre philharmonique de Berlin à nous ! Avec ses quatre-vingts musiciens, il nous invite pour l’un des grands concerts symphoniques de la saison au cœur des contes et mythes. Trois partitions à thème parmi lesquelles le chef-d’œuvre de Prokofiev sur Cendrillon.

 

Il y a d’abord Psyché, princesse grecque d’une grande beauté dont Franck raconte l’histoire passionnée qui la lie à Éros (Cupidon chez les Romains) jusqu’à leur union finale. Il y a ensuite Shéhérazade, héroïne des Mille et une nuits qui n’est pas ici la narratrice de la nuit mais la voix d’un cycle de mélodies qui évoque l’Orient fantasmé : pour Ravel, Shéhérazade a en elle-même, par son nom, le pouvoir de faire voyager. Il y a enfin Cendrillon, la pauvre fille au destin heureux, dont on vivra ici l’histoire dans la version de Prokofiev, sans aucun doute l’un des chefs-d’œuvre de la musique de ballet du siècle dernier. Trois personnages de femmes, trois temps, trois lieux, trois immenses partitions pour une soirée aux couleurs infinies.

La Tempête : Les Vêpres de la vierge

Monument du répertoire baroque, Les Vêpres de la vierge de Monteverdi offrent toujours une expérience musicale jubilatoire. La Tempête, qui vient pour la première fois à la MC2, en donne une relecture originale qui entraîne au cœur de l’âge d’or vénitien, dans une scénographie sublime.

 

L’intensité spirituelle des Vêpres en fait l’une des œuvres les plus émouvantes du répertoire. Pour partager l’amour du sacré, Monteverdi compose une partition tant musicale que spatiale, qui fait surgir les couleurs de toutes parts, dans une grande sensualité qui fait son caractère unique. Avec La Tempête, Simon-Pierre Bestion en propose l’une des interprétations les plus osées jamais tentées, dans une grande fidélité à l’œuvre originale. En écho au carrefour culturel qu’est Venise au XVIIe siècle, Les Vêpres sont ici associées à des pièces de musique traditionnelle méditerranéenne de l’époque, qui révèlent les métissages et la richesse qu’elles recèlent. S’emparant de l’Auditorium pour donner à cette pièce monumentale toute son ampleur, La Tempête en offre une expérience totale, à la lumière de bougies et de boules à facettes.

Mélodies espagnoles
et sud-américaines

Des échos de la musique populaire argentine aux séguedilles de Manuel de Falla, un tour d’horizons lointains, chaloupés, sentimentaux, et volontiers sensuels… Bienvenue en terres espagnoles et latino-américaines avec l’une des étoiles montantes des scènes lyriques, Paul-Antoine Benos-Djian.

Les figures de bandits, bohémiens, bergers errants et autres marginaux qui se jouent des frontières ont toujours suscité la fascination des artistes. Une propension qui culmine dans l’Espagne du début du XXe siècle et, par ricochet, dans le monde latino-américain de l’époque. C’est le cœur de ce récital imaginé par le contre-ténor Paul-Antoine Benos-Djian et la pianiste Bianca Chillemi qui met à l’honneur les mélodies espagnoles et sud-américaines du siècle dernier, dans un concert où le soleil se mêle aux sentiments les plus forts. Formé par Philippe Jaroussky, Andreas Scholl et Raphaël Pichon, Paul-Antoine Benos-Djian connaît un début de carrière fulgurant qui en fait sans aucun doute l’une des voix à suivre dans sa génération.

Chineke! Orchestra : Nouveau Monde

La devise de Chineke! : défendre le changement et célébrer la diversité dans la musique classique. Exclusivement composé de musiciens issus de minorités ethniques de 31 pays européens, cet orchestre anglais, acclamé par le public et adoubé par de grands chefs, nous livre un Nouveau Monde et plus encore.

 Aux côtés de l’une des plus grandes pièces du répertoire, la Symphonie que Dvořák composa à New York et qu’il dédia au Nouveau Monde, Chineke! rend hommage au génie musical de compositeurs trop longtemps ignorés. Samuel Coleridge-Taylor, George Walker et Florence Price ont marqué leurs époques, par la musique bien sûr, mais aussi en ouvrant les portes des conservatoires, des salles de concert et des universités anglaises et américaines à des musiciens issus de la diversité. Grâce à l’engagement sans faille du Chineke! Orchestra, influences du classique, du swing, du jazz, des musiques populaires se mêlent dans ce concert de métissage des deux rives de l’Atlantique. Un programme à l’image des missions universalistes que s’est donné l’orchestre qui offre un aperçu inouï du « nouveau monde » dont la discrimination positive est le cœur, qui s’ouvre aujourd’hui dans la musique classique.

Quatuor Béla et Valeria Kafelnikov

Jean-Baptiste Lully ou Ludwig van Beethoven ont joué en leur temps un rôle politique considérable. La musique pourrait-elle apaiser les conflits et devenir un instrument de paix? Le Quatuor Béla a la modestie de croire qu’elle permet tout au moins de rassembler et supporter. Avec l’invitation de la harpiste star Valeria Kafelnikov, et la commande à la compositrice Anna Arkushyna, il célèbre les liens entre la France et l’Ukraine dans la création.

Quoi de plus naturel que ce mariage sonore entre les cordes frottées du quatuor et celles pincées de la harpe pour figurer les miroitements de la lumière au travers des feuillages, des nuages et de l’air. Dans la musique française du début du XXe siècle, tout n’est que délicatesse, fluidité et nuances de couleurs. Le jeune Ravel signe dès son premier essai un chef-d’œuvre délicat avec son unique quatuor. Dans des pages lumineuses, Debussy convoque la force d’une vague, les échos d’une cathédrale engloutie ou la beauté impavide d’un jardin japonais. André Caplet nous projette dans l’univers mystérieux et inquiétant d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe avec la pièce la plus spectaculaire du répertoire pour quatuor et harpe. À ces trois intemporels de la musique française, le Quatuor Béla associe une création de la compositrice ukrainienne Anna Arkushyna.

Triple Bill

Trois pièces, trois univers chorégraphiques aux signatures inimitables : le duo Sharon Eyal et Gai Behar, Medhi Walerski et Crystal Pite. Telle est l’équation proposée par le Ballet BC de Vancouver, pionnier depuis 1986 sur la scène internationale.

 Intercalé d’entractes, Triple Bill s’articule autour de créations variées et complémentaires. Inspirée du Quintette en la mineur op. 14 de Camille Saint-Saëns, GARDEN de Medhi Walerski, actuel directeur artistique du ballet, est une œuvre mélancolique et raffinée pour dix danseurs. Entre théâtre et danse, The Statement raconte la violence des jeux du pouvoir au travail. Crystal Pite, chorégraphe majeure des dernières décennies, y réunit quatre interprètes autour d’une table de réunion faussement réaliste. Aussi hypnotique que décalée, Bedroom Folk joue enfin des concordances entre mouvement, lumière et musique électronique d’Ori Litchik. Créée par Sharon Eyal et Gai Behar, cette pièce percutante est emblématique des tournées mondiales du ballet.

Optraken

Des pans de murs en béton qui avancent, des pétards qui claquent, des sacs de farine qui tombent… Et cinq circassiens joueurs, drôles et rusés. Quelque chose entre l’art de l’esquive et l’amour du risque.

Face à l’imprévisible, les acrobates aguerris du Galactik Ensemble explorent en direct ces instants limites où le contrôle échappe. Dans une mise en scène millimétrée et une chorégraphie implacablement rythmée par l’évitement d’éléments hostiles, Optraken décline, entre cirque et théâtre, une succession de dérapages et de risques d’effondrement. Au-delà de leur élégante manière de contrer les lois de la gravité, ces cinq-là transforment le plateau en véritable champ de bataille et tirent de la force du collectif de sidérants moments burlesques dans une joyeuse entropie.

Le Bruit des loups

Passé maître dans l’art de l’illusion, Étienne Saglio nous plonge à chacun de ses spectacles dans un monde onirique d’une rare beauté. Nous voilà dans une forêt envoûtée et envoûtante, peuplée de bêtes et de mystères. Un dédale émotionnel propice à la rêverie et au réveil de nos peurs enfantines.

Dresseur de fantômes, enchanteur de loups, Étienne Saglio reboise notre imaginaire en transformant la scène en paysage immersif et sensoriel. Sous-bois en perpétuelles transformations, projections d’hologrammes, matières vivantes et manipulations… il fait tanguer nos repères et s’évader nos esprits. Dans un monde devenu trop propre, un homme devient myope. Il s’occupe de son ficus quand une souris s’immisce dans sa vie. Tout d’un coup, les plantes se rebellent. Un damier gigantesque se transforme en forêt. La nature se rappelle à lui et l’emporte en balade au clair de lune à la rencontre d’un bestiaire fantastique. Une invitation fabuleuse à sortir des sentiers balisés pour interroger notre rapport à la nature, aux animaux et à l’enchantement. Promenez-vous dans les bois !