Le Jour J de Mademoiselle B.

Tenue de soirée, talons hauts et rouge à lèvres vif, Mademoiselle B. est une célèbre actrice qui remonte sur scène pour faire ses adieux au public. Mais le soir de la première, elle se retrouve face à sa plus grande peur…

Gabriel F., metteur en scène, dramaturge et comédien, incarne dans Le Jour J de Mademoiselle B. une actrice mondialement connue, brisée par la vie au sommet de sa gloire. Après des années d’absence, elle décide de faire ses adieux au théâtre et surtout au public. Le soir de la première, c’est le choc : le public est en grande majorité composé d’enfants, qu’elle redoute plus que tout ! L’artiste décortique ce traumatisme en mots, en musique, en danse, c’est un véritable cabaret qu’elle déploie, mêlant tourbillons d’émotions, de joies et de craintes avouées. Le Jour J de Mademoiselle B. est un conte sur la peur et le courage, sur la force et la fragilité, sur la célébrité et l’anonymat, mais aussi sur les difficultés de la vie réelle et le pouvoir de guérison de la fiction. Un hommage aux grandes actrices, au public et à tous ceux qui rendent possible la magie du théâtre.

Othello

Après avoir monté Le Roi Lear en 2007 au festival d’Avignon, Jean-François Sivadier questionne à nouveau Shakespeare. Familier des grandes fresques classiques, le metteur en scène choisit cette fois-ci Othello, avec dans le rôle-titre, Adama Diop, artiste associé à la MC2.

Les Turcs veulent conquérir l’île de Chypre sous protectorat vénitien. Général de l’armée vénitienne, Othello, le Maure, a choisi Cassio pour lieutenant. Cette décision suscite la colère d’Iago, un officier plus expérimenté. Il va alors user de stratagèmes pour détruire le chef militaire. Sa ruse : lui faire croire que Desdémone, son épouse, le trompe avec Cassio. Othello bascule alors dans l’incertitude et la jalousie. Le guerrier épique, presque surhumain, se métamorphose en être souffrant assailli par le doute comme par une nuée de guêpes. Les mots ici sont des armes, ils seront le poison versé dans l’oreille d’Othello par Iago. Le voyage de l’Afrique à Venise, de Venise à Chypre, d’aventures guerrières en tempêtes, se transformera bientôt en un voyage à l’intérieur du cœur à vif d’un homme qui doute de la façon la plus radicale possible.

Le Crocodile trompeur
Didon et Énée

Spectacle poétique et hilarant, Le Crocodile trompeur a été consacré par le Molière du théâtre musical lors de sa création. Presque dix ans plus tard, sans aucune ride, il revient à la MC2 pour le plaisir des yeux et du cœur.

« Aimer – quitter – dévorer – se laisser mourir ». Ici, la passion des sentiments se vit intensément, mais pas trop sérieusement. Dans un espace inspiré d’un tableau de Brueghel, acteurs-chanteurs-musiciens s’emparent de la légende du Troyen Énée, fondateur de Rome, qui tombe dans les bras de Didon, reine de Carthage. Fin tragique annoncée ! Portée par la musique de Henry Purcell recomposée par l’équipe de La vie brève, emmenée par Samuel Achache, Jeanne Candel et Florent Hubert, cette œuvre collective explose les codes de l’opéra pour raconter l’amour dans un récit liant musique et théâtre. Un « opéra bricolé », à fleur de peau, qui oscille entre minimalisme et spectaculaire, entre allégorie et réalisme, pour offrir tout simplement un moment de fraîcheur et de rire.

Le Petit Chaperon rouge

Das Plateau interprète, avec beaucoup de poésie et d’optimisme, la version de ce conte écrite au XIXe siècle par les frères Grimm.

Il existe plusieurs versions du Petit Chaperon rouge. Pour leur premier spectacle accessible dès l’enfance, Das Plateau a choisi d’adapter, pour le IN d’Avignon, la plus positive d’entre elles. Une version puissante et subversive, dans laquelle le petit chaperon rouge et sa grand-mère font alliance et finissent par tuer le loup ! Avec ce happy-end, il n’est pas question de petite fille imprudente qui se promène naïvement dans la forêt, mais au contraire, d’une enfant vaillante et courageuse, n’ayant peur de rien, traversant les dangers et retournant le sort.
Pour transmettre ce message joyeux et émancipateur, Das Plateau mêle jeu de théâtre, musique et installation plastique faite de filtres, d’images et de miroirs. Un dispositif audacieux, visuel et auditif, pour faire réfléchir les enfants, les pousser à s’émerveiller, s’identifier puis être soulagés devant ce récit initiatique qui magnifie la solidarité féminine et affirme le droit au mystère, au plaisir, à la liberté, à la peur.

OZ

Deuxième création du nouveau directeur du théâtre jeune public Am Stram Gram à Genève, OZ narre le parcours initiatique d’une petite fille qui, confrontée à ses désirs impérieux, trouve réconfort dans la boîte noire de son imaginaire.

Dorothy pique une grosse colère quand son père refuse de lui acheter des chaussures. Noir. L’enfant de 10 ans se réveille dans sa chambre. La paire de souliers rêvés à ses pieds va la transporter dans un voyage fantastique dont elle sortira métamorphosée au fil des rencontres. OZ reprend le canevas du célèbre Magicien d’Oz avec sa ribambelle de personnages magiques, peluches, épouvantail et autres sorcières. Entre les quatre murs vivants de la scène, image du monde intérieur de Dorothy, petits et grands sont conviés. Parce que « Oz » ça veut dire : ose (rêver) (grandir) (apprendre) (ouvrir ton cœur)… à vous de compléter ! Avec délicatesse, Joan Mompart esquisse des débuts de réponses au jeune public pour suivre son propre chemin dans un monde consumériste.

To like or not to like

Émilie Anna Maillet nous plonge, à travers un récit numérique et théâtral, dans la vie virtuelle et réelle d’un groupe d’adolescents avant, pendant et après une soirée. Un projet transmédia composé d’une pièce de théâtre et d’un parcours d’installations numériques avec performance en réalité virtuelle. Une immersion dans l’univers des adolescents, confrontés à la représentation sociale et aux réseaux sociaux. Vertigineux.

Après le parcours d’installations numériques, nous retrouvons les adolescents « réels » en salle, au lendemain de la soirée qui, apparemment, a mal tourné. Les dix personnages semblent avoir flirté, dansé, fait des erreurs : Anaïs, victime de bashing, Gabriel embourbé dans ses mensonges… Le spectacle s’ouvre sur un fil de commentaires publiés sur Instagram qui révèle la violence des relations qu’ils entretiennent sous la surface. Chacun va se débattre avec les révélations qui ont été faites la veille, et va tenter de reprendre le dessus dans cette réalité où tout est amplifié par les réseaux sociaux et les leurs notifications perpétuelles. Sur scène, l’intimité s’exprime sans filtre. Pourtant, dans leurs émotions, virtuel et réel se confondent.

Avant chaque représentation, suivez le parcours d’installations numériques avec performance en réalité virtuelle : Crari or not, durée 45 min

Plus d’information sur le diptyque numérique ici 

Retrouvez tous les personnages dans la web-série To like

On ne paie pas ! On ne paie pas !

La désobéissance civile pour survivre et un titre comme un slogan pour la pièce de Franca Rame et du Prix Nobel révolté Dario Fo. Une satire acerbe et truculente de notre société de consommation, d’une actualité déconcertante et à la mécanique burlesque bien huilée.

Dario Fo a arpenté toute sa vie les estrades des usines pour diffuser aux ouvriers son théâtre si drôle, marqué par son engagement sociopolitique. Ni la censure, ni ses divers procès avec l’État et le Vatican n’auront eu raison de son comique ravageur et de son insolence civique. D’abord écrite en 1974, inspirée par les luttes populaires durant les années de plomb en Italie, il réécrit avec Franca Rame une nouvelle version à l’heure de la crise des subprimes. Dans un supermarché, deux femmes en colère s’indignent face à la flambée des prix. L’une d’entre elles décide de rafler tout ce qu’elle trouve, du millet pour canaris à la pâtée pour chiens. Mais où cacher le butin ? La course poursuite s’engage alors avec les gendarmes dans une série de péripéties loufoques parfaitement réglées par Bernard Lévy. Une farce jubilatoire qui interroge nos propres comportements « Comment agir » ?

L’Endormi, récit rap

Inspiré d’une histoire de gamins qui tourne mal, L’Endormi transcende les faits et casse les codes en mêlant brillamment théâtre et rap. Sans moralisme, ni condescendance, il raconte la possibilité de réinventer sa vie et fait entrer dans nos oreilles de la pure poésie.

Victoire a dix ans, son frère Isaac en a quinze. C’est le boss du quartier, celui qui cogne et ne rate jamais sa cible. Mais depuis quelques jours, Victoire sent qu’on lui cache quelque chose. Entre l’auteur Sylvain Levey et le conteur-slammeur Marc Nammour, la sauce a pris. Valentin Durup, son acolyte du groupe La Canaille, s’est chargé des musiques, Estelle Savasta de la mise en scène. Tous les quatre signent un bijou de spectacle et traitent avec délicatesse d’un sujet grave. Un drame, un soir de novembre 2017, dans le XIe arrondissement de Paris, un garçon de quinze ans meurt poignardé par un membre d’une bande rivale. Quinze ans n’est pas un âge pour mourir. Dans cette pièce, Issac aura, lui, une seconde chance. Un uppercut enthousiasmant où les rêves de Victoire vont défier les pires des pronostics.